Comment le détective privé intervient-il dans les cas de vol en entreprise ?

En général, le vol est strictement interdit dans une entreprise, quel que soit le contexte. Un employé qui vole sur son lieu de travail commet une « faute » pouvant entraîner des sanctions disciplinaires. Sur le plan juridique du travail, le vol est considéré comme une « faute » dont la gravité dépend de divers facteurs. Dans certaines circonstances, l’employé ne peut plus rester dans l’entreprise et peut être licencié. Que ce soit le vol de fournitures, de matériel, de produits finis, de petits larcins ou un détournement massif de marchandises, cela peut également entraîner des sanctions pénales sévères.

Élaboration de la constatation du vol en entreprise

La première étape est de constater le vol et de rassembler des preuves pour démontrer qu’un employé a volé du matériel ou de l’argent. Un détective privé peut collecter ces preuves et rédiger un rapport initial.  Ce dernier fera une enquête pour déterminer les raisons du vol en entreprise. Le vol en entreprise peut prendre différentes formes et justifier un licenciement. Un tiers des Français admet avoir déjà pris des fournitures au travail. Il s’agit notamment d’articles de papeterie tels que des stylos, des agrafeuses, des ramettes de papier, ainsi que d’équipements tels que des claviers, des écrans ou même des ordinateurs.

A découvrir également : Qu'est-ce qu'un contrat à durée indéterminée ?

Le vol d’argent est une autre forme de vol en entreprise. Il peut impliquer des sommes importantes, notamment en cas d’extorsion de fonds ou de falsification de comptabilités. Le vol de données est également monnaie courante. Il implique des informations telles que les fichiers clients ou les grilles tarifaires. Certains employés n’hésitent pas à les vendre à des entreprises concurrentes en échange d’une rémunération.

Les moyens à disposition du détective privé pour prouver le vol

En fait, ce professionnel peut recourir à divers moyens pour effectuer son enquête afin de collecter les preuves requises.

A lire en complément : Comprendre les enjeux juridiques de la location ou de la vente de locaux professionnels : tout ce que vous devez savoir sur les baux commerciaux et la résiliation

La filature et le droit pénal

Dans une affaire de vol en entreprise, il est possible d’obtenir des preuves de différentes manières. Même celles qui pourraient être considérées comme illégales dans un contexte civil. Les informations recueillies par un détective privé peuvent être utilisées pour porter plainte au pénal et constituer une partie civile. Si nécessaire, cela peut même entraîner une sanction temporaire telle qu’une mise à pied avant un éventuel licenciement définitif du salarié.

L’établissement des preuves du Vol

La preuve du vol est essentielle lorsque l’employeur soupçonne un salarié d’avoir commis un délit. Cette preuve doit non seulement être indiscutable, mais aussi obtenue de manière légale dans son administration. Des sanctions disciplinaires basées sur de simples soupçons ou des moyens de preuve illicites seront déclarées abusives et rejetées. Sur le plan pénal, une plainte qui se repose sur de simples doutes contre un salarié risque d’être classée sans suite ou déclarée irrecevable.

Heureusement, l’employeur a la liberté de prouver une infraction pénale. Il échappe aux règles du droit social tant que la preuve reste proportionnée et nécessaire aux besoins probatoires et à la sauvegarde des intérêts de l’employeur. Ainsi, il est essentiel d’apporter la preuve du vol, que ce soit d’un point de vue disciplinaire ou judiciaire.

Divers moyens sont à la disposition de l’employeur pour prouver le vol, mais leur légitimité dépend du type de procédure envisagée. Le témoignage de collègues ou de personnes ayant été témoins du vol, y compris les clients, peut être utilisé. Cependant, il doit répondre aux conditions fixées par le Code de procédure civile.

La vidéosurveillance peut également être un moyen de preuve licite, à condition qu’elle respecte des conditions légales, réglementaires et déclaratives. De plus, elle ne doit pas porter atteinte à la vie privée.

La fouille corporelle, la fouille de sac et la visite des vestiaires sont des mesures délicates normalement interdites. Cependant, elles peuvent être admises sous certaines conditions, telles que le respect de la dignité et de l’intimité de la personne. De plus, le consentement express du salarié et leur mention dans le règlement intérieur sont des éléments indispensables. 

Les aveux écrits du salarié peuvent constituer une preuve. Cependant, l’employeur doit fixer les limites du grief, garantissant une stricte concordance entre l’aveu et les motifs de la sanction. En cas de litige, les motifs avancés par l’employeur seront considérés comme éléments déterminants.

La rédaction d’un constat par un huissier de justice

L’employeur peut également prouver le vol en utilisant un constat d’huissier. Selon une jurisprudence constante en matière sociale, un constat établi par un huissier à la demande de l’employeur est reconnu comme valide. Même sans notification préalable au salarié. Nul besoin d’informer le salarié de l’utilisation de ce procédé. En effet, le constat d’huissier n’est pas considéré comme une surveillance clandestine. 

Pour être conforme, le constat de l’huissier doit se limiter à des constatations purement matérielles. Il ne doit pas émettre d’avis sur les conséquences légales ou factuelles. La force probante du procès-verbal de constatation établi par l’huissier réside dans le fait que les constatations de l’officier ministériel sont considérées comme vraies « jusqu’à preuve contraire ».

Les mesures disciplinaires appliquées au salarié déclaré coupable de vol 

La réaction à un vol commis par un employé dans l’entreprise ne se traduit pas toujours par un licenciement. L’employeur peut choisir d’être clément et opter pour une mise à pied. Cependant, si le licenciement se produit, cela signifie que le salarié a commis une faute grave. Cette dernière résulte d’actions imputables au salarié. Ces actions rendent alors impossible son maintien dans l’entreprise. 

Dans ce cas, l’employeur doit respecter des mentions obligatoires telles que :

  • Le poste occupé par le salarié
  • Les faits
  • Le motif du licenciement

Cette procédure offre une meilleure chance de succès à l’employeur en cas de litige prud’homal que de prouver la faute pénale et civile du salarié.

En conclusion, le vol en milieu professionnel est une infraction sérieuse. Celle-ci suscite des conséquences juridiques et disciplinaires significatives. D’ailleurs, l’employeur est conscient de cette menace. Il peut recourir aux services d’un détective privé pour recueillir des preuves de manière légale et efficace. Cela peut se réaliser à travers la filature, la vidéosurveillance, les témoignages ou d’autres moyens légitimes. La démonstration du vol est essentielle pour assurer le succès des démarches disciplinaires ou même judiciaires. Par ailleurs, la sanction appliquée peut être une mise à pied ou un licenciement. Elle doit seulement respecter les procédures légales. Il faudra donc fournir une base solide en cas de litige ultérieur.

vous pourriez aussi aimer